vendredi 6 avril 2012

Reconstruire en mieux Brazzaville, après le drame du 4 mars 2012.


Le drame du 4 mars 2012 à Brazzaville a montré beaucoup de faiblesses dans notre pays. Point n'est besoin d'y revenir, cela s'est vu. En ce qui concerne la reconstruction des quartiers sinistrés, il faut assurément faire mieux qu'auparavant pour se doter, de cités viables où les principales fonctions d'une ville sont présentes. Comme le transport avec des voies d'accès suffisantes, des logements décents, des équipements publics culturels et économiques (marchés dignes de ce nom), etc. Et surtout, des voiries urbaines et un système d'évacuation des eaux, dignes d'un pays à forte pluviométrie. La précipitation n'est pas toujours meilleure conseillère quand on veut rebâtir après une catastrophe d'une grande ampleur. Certaines décisions prises dans l'urgence après le drame ont montré qu'il vaut mieux, parfois, se poser un peu pour éviter d'empiler les difficultés.

C'est pourquoi, la mise en place d'un comité d'orientation et de suivi de reconstruction, est une très bonne idée. Tel qu'il a été décrit par le ministre de la communication à l'issue du conseil des ministres du 4 avril, ce comité devrait être une structure technique. Il serait donc bien qu'il ne soit pas pléthorique et qu'il fasse une large place aux experts (nationaux ou étrangers), à la société civile, aux donateurs, etc. Pour que ceux-ci travaillent sérieusement et fassent les meilleurs choix possibles. Clairement, pour qu'aussi les mauvaises habitudes bien de chez nous (passes droits divers, per diem) ne polluent pas le travail. C'est un gage d'efficacité, pour peu que l'on connaisse notre fonctionnement.

L'urbanisation de Brazzaville recèle de nombreux manquements. Le manque d'équipements publics (routes d'accès, écoles, terrains de sport, marchés dignes de ce nom, système d'évacuation des eaux...) en nombre suffisant est criard, surtout dans les quartiers nouvellement lotis. La toute puissance des propriétaires fonciers et de certains acquéreurs en sont l'une des causes. Il suffit de résider à Massengo, Mfilou, Nkombo, Madibou et Talangaï, par exemple, pour le comprendre. Il n'y a pas assez de voies d'accès, très peu d'écoles et d'hôpitaux publics, quasiment pas de marchés dans des espaces réservés, très peu de terrains dédiés au sport, pas de système d'évacuation des eaux de pluie, etc. Alors que le vieux quartier Bacongo, ne connait pas ces difficultés là. Il faut par exemple s'inquiéter très vite des énormes difficultés de circulation et de transport qui apparaîtront à moyen terme, dans la banlieue sud après l'achèvement de la route Pointe-Noire/Brazzaville. Mais aussi dans la banlieue nord avec Kintélé qui va récupérer l'autre trafic venant de Pointe-Noire par Yié, et qui est en train d' être fortement densifiée avec des milliers de logements en construction, une grande université, etc. L'absence de rocade, vu la configuration géographique de notre ville capitale et les parcelles déjà loties, vont faire subir à tous, un chemin de croix pour circuler. Plus que ce que vivent aujourd'hui, ceux qui résident dans certains quartiers de Brazzaville et de Pointe-Noire.

Ce ne sera donc pas de trop, si ce comité d'orientation et de suivi pour la reconstruction des quartiers sinistrés travaille sérieusement, commande de vraies études, valide correctement les projets... Nous aurons ainsi, enfin, je l'espère, un espace de Brazzaville bien urbanisé, un éco- quartier dans la ville, comme il s'en crée de plus en plus dans d'autres mégalopoles africaines. Gageons qu'il en soit ainsi pour vraiment reconstruire en mieux !