vendredi 15 avril 2011

Brazzaville n'a aucun intérêt à vouloir déstabiliser Kinshasa.


La diplomatie a fini par l'emporter. Le président de la république du Congo - Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, a effectué un courte visite ce vendredi 15 Avril à Kinshasa en république démocratique du Congo. Il a été reçu par son homologue, le président Joseph Kabila Kabangé. Selon plusieurs sources, les deux hommes se sont entretenus pendant près d'une heure trente, en tête à tête. Suivi d'un entretien ouvert aux collaborateurs des deux présidents, notamment les ministres. Un temps particulièrement long qui peut attester que les malentendus venus assombrir les nuages des relations fraternelles entre les deux pays, ont été dissipés.

Il y a quelques semaines, en effet, la tension était monté d'un cran du côté des responsables de la république démocratique du Congo. Ils avaient rappelé leur ambassadeur en poste à Brazzaville, pour exprimer leurs doutes sur le rôle du Congo dans l'attaque de la résidence du président KABILA à Kinshasa, le 27 février 2011. Lambert Mende, le ministre de la communication de la RDC n'y était pas allé de mains mortes dans une déclaration à l'AFP (agence France presse) : "Il y a des réponses que nous attendons (de la part du Congo), qui tardent à venir. Ce sont des questions générales liées aux conditions de sécurité aux frontières, par rapport aux événements du 27 février 2011". Une mise en cause à peine voilée de Brazzaville dans la tentative de putsch contre Joseph Kabila Kabangé. Ce qui avait conforté ce que certains médias avaient insinué, à savoir, la mise en cause de Brazzaville dans le coup de force manqué. Certains journaux de Kinshasa et de la presse africaine, suivi par la blogosphère, s'en étaient fait l'écho. Pour eux: " L'implication de Brazzaville dans les évènements du 27 février 2011 était patente. Les assaillants étant, dit-on, venus de cette ville, etc.". A cela, il faut ajouter le refus des autorités de Brazzaville, d'extrader pour l'heure, le général Faustin Munéné et le chef tribal Ondjani, deux auteurs présumés d'actions insurrectionnelles dans leur pays. Ils sont détenus du côté de Brazzaville et recherchés par la justice de Kinshasa. Pour ceux qui accusent Denis Sassou Nguesso de vouloir déstabiliser Joseph Kabila Kabangé, cela fait beaucoup et est la preuve d'une volonté de nuire, de vouloir créer le désordre en RDC.

En réponse, les autorités de Brazzaville n'avaient pas répondu à cette escalade verbale et au rappel de l'ambassadeur de la RDC. Une absence de réponse qui avait quelque peu agacé dans l'opinion, même du côté de Brazzaville. Finalement, le calme et la retenue observées par le gouvernement du président Denis Sassou Nguesso semblent s'être avéré efficaces. Cela a conduit à faire revenir le gouvernement de la RDC à de meilleurs sentiments. Ci- après un lien qui vous ramènera vers un article de la presse congolaise de Kinshasa, relatif à cette visite. http://www.digitalcongo.net/article/75072

Je l'avais écris dans un billet sur ce blog le 26 mars 2011. Même en réfléchissant longtemps, il paraît difficile de trouver des raisons fondés qui motiveraient les autorités de Brazzaville de soutenir une opération de déstabilisation contre la RDC. Un coup d'état sanglant à Kinshasa n'aura pas seulement de lourdes conséquences en RDC. Les mêmes conséquences seront observées à Brazzaville, simplement à cause de l'aspect démographique. La seule ville de Kinshasa représente au bas mot, cinq à six fois, la population de Brazzaville. L'instabilité à Kinshasa poussera des millions de kinois; les habitants de Kinshasa; à Brazzaville. La traversée du fleuve qui sépare les deux capitales étant facile et sans danger en pirogue. Pour peu que l'on connaisse les problèmes actuels d'urbanisation de Brazzaville (logement, transport, salubrité, inflation des prix des denrées alimentaires de base, etc.), on sait d'avance qu'un ou deux millions de réfugiés provoqueraient de véritables difficultés. Et les autorités auront toutes les peines du monde pour gérer la situation. Alors, on voit mal pour quel intérêt, les autorités du Congo Brazzaville chercheraient à déstabiliser le gouvernement du président de la RDC, Joseph Kabila Kabangé. La courte visite à Kinshasa du président du Congo Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, a sans doute permis de lever les doutes sur ce point et sur bien d'autres encore. L'avenir nous le dira.

dimanche 10 avril 2011

L'union africaine, Zuma, Sassou Nguesso et les autres, en médiation en Libye.


Finalement, l'union africaine existe. Et elle travaille. Ce qui en soi est une bonne nouvelle pour les patriotes africains. Depuis que la crise a éclaté en Libye, il est de bon ton de moquer l'organisation panafricaine. On nous a dit "qu'elle laissait faire", qu'elle a gardé le silence parce que "le colonel Mouammar Kadhafi était l'un des grands donateurs" de nombreux états et des projets africains etc. Les critiques, parfois relayées par les africains eux mêmes, sont allés loin . Jean Ping, le président de l'union africaine ayant été jugé incapable de faire quoi que ce soit dans la crise libyenne.

Le 17 mars 2011, les pays occidentaux, la France en tête, au mépris des actions en cours au sein de l'union africaine, décident d'adopter une résolution au conseil de sécurité de l'Onu. Celle-ci autorise des frappes aériennes pour imposer une zone d'exclusion aérienne. 10 pays sur les 15 que comptent le conseil de sécurité votent en sa faveur, y compris trois pays africains, sans doute influencés par les puissances comme les USA, la Grande Bretagne et la France. Alors que l'union africaine vient de mettre en place un comité de médiation. La "diplomatie m'as tu vu" ou "diplomatie du mégaphone", celle du président Nicolas Sarkozy, venait de triompher. On allait voir ce qu'on allait voir: Quelques jours, voire quelques semaines, suffiraient pour faire plier le régime de Mouammar Kadhafi. Bombardement après bombardement, les forces occidentales emmenées par l'Otan peinent à assurer la victoire des insurgés. Les forces loyalistes libyennes résistent. Nous en sommes là aujourd'hui. C'est presque l'enlisement dans le conflit, les pays alliés et les occidentaux ne savent plus comment régler la crise. Ils semblent comprendre que les frappes aériennes ne suffiront pas pour chasser le colonel Kadhafi du pouvoir .

Du coup, les pays occidentaux redécouvrent les vertus du dialogue politique pour trouver des solutions au conflit libyen. La "diplomatie du mégaphone" ne semble plus de mise, même si Bernard Henri Lévy, le médiatique philosophe français, est allé encore se balader du côté de Misrata, la troisième ville libyenne. Les forces alliées qui bombardent la Libye viennent donc de redécouvrir l'union africaine. Ils s'aperçoivent qu'elle n'était pas aux abonnés absents, qu'elle travaille en coulisse, sans faire de bruit, ni fanfaronner devant les médias. C'est justement ce travail qui vient d'aboutir à la mission du comité de médiation de l'union africaine à Tripoli ce dimanche 10 Avril. Les chefs d'états africains, médiateurs dans la crise libyenne, Jacob Zuma (Afrique du sud), Denis Sassou Nguesso (Congo); notre photo ci-dessus; Amadou Toumani Touré (Mali) et Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), sont tous les quatre en Libye. Sans doute, en accord avec l'Otan et les pays alliés impliqués dans les bombardements. Ils doivent s'entretenir avec Mouammar Kadhafi , mais aussi avec les insurgés à Benghazi, pour obtenir une cessation des hostilités. Et engager un processus de dialogue, visant à régler le conflit sur le plan politique. Vont-ils réussir ? Ce n'est pas sûr au regard de la méfiance affichée des insurgés de Benghazi à l'endroit de l'union africaine.

Au moins, en tant qu'africain, je me réjouis de voir l'union africaine au travail, à la recherche de solutions à la crise, au lieu d'assister aux rodomontades et interventions françaises dans les crises ivoiriennes et libyennes. Vu le nombre d'injonctions du gouvernement français, on aurait pu croire que ces conflits se déroulent dans l'hexagone. Un coup, il reconnaît de façon précoce les insurgés libyens. Une autre fois, il exige une lettre écrite et signée pour la reddition de Laurent Gbagbo en Côte d'ivoire, etc. L'ingérence du président français Nicolas sarkozy, les déclarations "donneuses de leçons " de ses ministres, Alain Juppé (affaires étrangères) et Gérard Longuet (défense), sont franchement inacceptables. Quoi que l'on pense de Laurent Gbagbo ou de Mouammar Kadhafi, qui heureusement, n'ont pas le soutien de tous les africains !

mardi 5 avril 2011

Communiqué de presse - forum d'investissement de la diaspora du Congo Brazzaville à Paris.


J'avais déjà écris un billet à ce propos le mois dernier. Je mets en ligne le communiqué de presse relatif au forum d'investissement de la diaspora du Congo Brazzaville, que nous organisons à Paris, le 18 Juin 2011.

Ce forum de Paris se déroulera en trois sessions dont une est réservée pour des entretiens et des échanges en aparté, entre les porteurs de projets d'une part, les banques (dont Ecobank) et les organismes d'appui à la création d'entreprises en Afrique (FAFRAD économique - "entrepreneurs en Afrique, etc.). Cette volonté d'entretiens en aparté a pour but d'enclencher une dynamique, qui permettra aux porteurs de projets d'être accompagner, de la formalisation de l'idée jusqu'à son lancement, en passant par le montage d'un projet "bancable", la demande de prêt d'honneur auprès des organismes financiers français ou congolais.

Nos premiers partenaires sont: La Banque mondiale-région Afrique, Entrepreneurs en Afrique, la FAFRAD économique, Ecobank international, le ministère congolais des zones économiques spéciales, le complexe touristique Mombo beach, la résidence Elonda de Kintélé.

Pour celles et ceux que cela intéressent, voir les dernières lignes du communiqué ci-après pour le contact.

Communiqué de Presse.

Le samedi 18 juin 2011, de 10H à 17H30, aura lieu à la maison des ingénieurs ETP – 15 rue cortambert – 75016 Paris, le forum d’investissement de la diaspora du Congo Brazzaville.

Le besoin d’investir ou de monter une affaire dans le pays d’origine est devenu une préoccupation au sein de la diaspora congolaise. La montée du chômage, la lassitude de toujours occuper des emplois peu qualifiés et mal rémunérés vécue par ceux qui sont formés, sont quelques unes des raisons évoqués ici et là, pour motiver ce besoin. Mais aussi, la volonté d’investir à distance, pour créer de la richesse, des emplois et aider au développement.

Le forum d’investissement a pour objets de présenter les opportunités d’affaires au Congo Brazzaville, d’inviter la diaspora à oser les projets économiques, de faciliter les rencontres entre les porteurs de projets d’une part, les banques et les organismes d’appui à la création d’entreprises en Afrique, d’autre part…

Sont conviés au forum, comme intervenants :

  • Rigobert MABOUNDOU, ministre congolais de l’agriculture et de l’élevage.
  • Alain AKOUALA ATIPAULT, ministre congolais des zones économiques spéciales.
  • Célestin MONGA, conseiller directeur, responsable du programme de transformation économique structurelle à la Banque mondiale (Sous réserve).
  • Odilia HEBGA, chargée de communication à la Banque mondiale -région Afrique.
  • Paul OBAMBI, président de la chambre de commerce et d’industrie de Brazzaville.
  • Christophe BOURLAND, directeur général d’Ecobank international.
  • Danielle BRICHE, chargée de mission au Programme « entrepreneurs en Afrique »
  • Yéra DEMBELE, président de la FAFRAD- économique
  • Dieudonné MPOUKI MOUSSOUKI, greffier au tribunal de commerce de Paris.
  • Yvon NGOMBE, Juriste - Avocat.


CONTACT : Rudy MALONGA, président de l’association Initiatives de développement au Congo (IDC). Tél. : 06 64 38 05 59 – Email : rudymalonga@hotmail.fr ou id_congo@organge.fr

Blog du forum. http://foruminvest-congo.blogspot.com

Association Initiatives de développement au Congo (IDC) – Maison des associations du canal – 18 rue Georges Brassens – 91080 Courcouronnes (France). N° d’enr. W912003034, journal officiel du 27 février 2010.

dimanche 3 avril 2011

Ce qui se passe en Côte d'ivoire est vraiment désespérant.


Encore la Côte d'ivoire. Cette fois-ci, c'est fait. La guerre civile tant redoutée depuis des mois, bat son plein. Les images qui passent en boucle dans les médias suffisent pour témoigner de la violence des combats à Abidjan, la capitale économique.

Le chaos s'est donc installé. L'horreur des combats aussi. Pour preuve, à Duékoué, dans l'ouest, les violences auraient fait près de 800 tués en 24 heures selon la croix rouge internationale. A Abidjan, on compte déjà beaucoup de morts. Ce bilan sera forcément très important, puisque le camp Gbagbo n'a pas abdiqué. Il semble résister. Un bain de sang est donc malheureusement à redouter jusqu'à la fin de cette guerre à Abidjan. Les populations civiles sont dans le dénuement le plus total. Elles ne peuvent pas s'alimenter, restent terrées chez elles. L'ONUCI (organisation des nations unies en Côte d'Ivoire) ne faisant rien pour protéger les civils.

Et la France dans tout cela, que fait-elle ? Elle se sent très concernée et se comporte en véritable force d'occupation. Elle a décidé de prendre le contrôle de l'aéroport d'Abidjan. Le gouvernement a envoyé 300 militaires supplémentaires . Il a également décidé du regroupement de tous les français de Côte d'Ivoire en vue de leur évacuation vers l'hexagone. On compte , en effet, près de 12.000 ressortissants français dans ce pays. Vous l' aurez remarqué, la France fait donc partie du décor de cette guerre civile ivoirienne. Il ne faudrait pas être surpris qu'elle facilite la victoire des hommes d'Alassane Ouattara. En deux jours, samedi 2 et dimanche 3 Avril, le président Nicolas Sarkozy a convoqué deux réunions successives au palais de l'élysée avec son premier ministre, ses ministres des affaires étrangères et de la défense, le chef d'état major de l'armée française etc. De mémoire, jamais un chef d'état français ne s'était aussi impliqué à l'occasion d'une guerre civile africaine. Le prétexte des liens étroits entre la France et la Côte d'ivoire suffit-il pour justifier cet emballement ? Certainement pas.

Ne vous-y méprenez pas ! Je ne prends absolument pas position pour Laurent Gbagbo en écrivant ces quelques lignes. Ce monsieur est le premier responsable des malheurs de la Côte d'ivoire. Il a eu tout faux sur toute la ligne. Il a étonné en se comportant comme un novice , en se trompant systématiquement. J'aurai donc pu être du côté d'Alassane Ouattara. Hélas, non ! Sur la dernière ligne droite, il a prouvé qu'il est lui aussi un va-t-en guerre. L'assaut final qu'il a décidé de lancer indique clairement que ce qui importe pour lui, c'est le pouvoir à tout prix, quelque soit le nombre de perte en vies humaines. Il doit savoir que la victoire dans les urnes ne lui donne pas le droit d'organiser un massacre comme à Duékoué, pour s'installer au pouvoir. Le soutien de l'union africaine et de la communauté internationale ne signifie non plus que ces hommes sont en droit de faire n'importe quoi pour faire partir Laurent Gbagbo. Tout cela est vraiment désespérant pour l'Afrique. Jusqu'à quand, ses dirigeants cesseront de provoquer des guerres civiles ? Le lourd tribut que va payer le peuple ivoirien, juste pour départager une classe politique défaillante, est trop lourd. Alsasane Ouattara et Laurent Gbagbo, d'anciens alliés politiques, confirment tout le mal que beaucoup de jeunes africains pensent de leur classe dirigeante.