lundi 28 février 2011

Un progrès à saluer: Le bitumage de la route Pointe-Noire /Brazzaville, au Congo.


Quand des progrès sont accomplis, c'est bien de le dire et de les mettre en lumière. C'est un principe de bon sens.

Il y a quelques jours, j'avais écris un billet sur le projet des zones économiques spéciales qui a pris forme au Congo Brazzaville, qui avance et qui aboutira certainement d'ici deux ans. Les exemples dans ce sens, sont nombreux dans les pays en voie de développement. En bon patriote, c'est le souhait que l'on peut formuler pour notre pays et pour ceux qui sont à la tâche en ce moment, pour convaincre, attirer les investisseurs potentiels et promouvoir le projet.

L'autre progrès qui est en cours actuellement, pour lequel ces quelques lignes sont écrites, est celui de la construction de la route reliant les villes de Pointe-Noire et de Brazzaville. Une route longue de 510 Kms. Le premier tronçon, le plus délicat et le plus complexe à cause de la chaîne de montagnes du Mayombe, Pointe-Noire /Dolisie, 170 kms, est bien avancé. En tout cas, près de la moitié de celui-ci est déjà bitumé (voir la photo ci-dessus), la plupart des ponts construits. Ce qui suppose que d'ici quelques mois, la route sera entièrement bitumée, de Pointe-Noire à Dolisie. Cliquez sur le lien suivant pour plus d'informations. http://www.congo-site.com/Les-travaux-de-la-route-Pointe-Noire-Dolisie-realises-a-pres-de-67_a8857.html.


Il restera alors le tronçon Dolisie - Kinkala, puisque celui reliant la ville-préfecture du Pool à Brazzaville est bitumée depuis 2009. Cette route dont l'importance n'est plus à démontrer jouera à coup sûr un rôle capital dans l'avenir. Déjà le premier tronçon, encore en cours de construction, a commencé à changer la vie du côté de Mvouti, Les saras, Tchitondi, Bilala, Makola, Bilinga, Dolisie, etc. Il facilite le quotidien : la circulation des personnes et des biens, l'évacuation des produits agricoles, le commerce, etc.

La construction de la route reliant Pointe- Noire à Brazzaville est vraiment à saluer. Cela faisait longtemps qu'elle était attendue. On pensait même qu'il était impossible de la construire à cause des difficultés du mayombe. Le colonisateur français, qui pourtant avait un intérêt économique à relier l'océan atlantique au reste du Congo, préféra plutôt construire le chemin de fer. Les difficultés majeures rencontrées au cours de ce chantier titanesque (1921 - 1934), les nombreuses pertes en vie humaines et certainement le coût financier, l'avait dissuadé de penser à cette route. Après les années d'indépendance, personne non plus, ne pensait que ce chantier était réalisable. Le pessimisme ambiant aidant, la possibilité de voire une route bitumée était devenue une utopie. Il n'était pas rare d'entendre, du temps de ma jeunesse, des expressions comme :"Si le blanc, le colon, n'a pas construit cette route à cause des montagnes et de la forêt du mayombe, comment pourrions nous le faire, nous?" La réalité des faits, aujourd'hui, est en train de prouver le contraire. Attendons donc avec un grand espoir, l'achèvement complet des travaux pour savourer le bonheur d'aller et de venir entre Pointe-Noire et Brazzaville. L'épreuve de passer de nombreuses heures dans le train quand tout allait bien sur le CFCO (Chemin de fer congo océan), sera alors oublié.

vendredi 25 février 2011

Vent de révoltes populaires : A qui le tour ?



Que dire du vent de révoltes populaires qui souffle sur les pays du maghreb et du moyen-orient? C'est une respiration démocratique, une bouffée d'oxygène pour les peuples. On ne peut que saluer cette aspiration à plus de démocratie, à de meilleures conditions de vie et à un meilleur partage des richesses. En espérant que cela emmène un vrai changement et ne laisse pas le chaos s'installer.



Après la chute des régimes du président BEN ALI (Tunisie), Hosni MOUBARAK (Egypte) et celle très probable de Mouammar KADHAFI (Libye), beaucoup d'observateurs ont le regard tourné vers l'Afrique subsaharienne, à la recherche du pays où la contagion de ce vent de révolte est possible. Ces derniers s'interrogent : A qui le tour ? Ils scrutent les pays ou les régions, où cette révolte peut rapidement trouver un débouché. Certains de ces observateurs s'avancent même pour faire des comparaisons avec les pays cités précédemment et concluent que très bientôt, tel régime va s'écrouler. Sûrs de leur jugement, ils affirment, écrivent ici et là : " Tel président est très inquiet; il aurait réuni son staff nuitamment pour se tenir prêt à toute éventualité. Il prend même des mesures urgentes pour étouffer la contestation qui couve déjà, etc. ". Il est fort probable que ce soient les opposants à ces gouvernements, les moralistes et ceux qui sont abonnés à la critique, j'allais dire la critique facile, qui se livrent à ce type d'analyse. En fait, ils veulent voir se réaliser rapidement la chute de ces régimes, qu'ils oublient parfois de regarder objectivement les choses.


L'une des régions qui est regardée est l'Afrique centrale. Ce n'est pas un hasard. La présence de richesses importantes dans le sous-sol n'y est pas étrangère. En plus, les présidents des pays francophones de cette zone comme Denis SASSOU NGUESSO (Congo Brazzaville), Théodoro OBIANG NGUEMA (Guinée équatoriale), Ali BONGO (Gabon), Paul Biya (Cameroun) et Joseph KABILA (république démocratique du Congo), n'ont pas que des amis. Ils ont contre eux une coalition d'adversaires (opposants, créanciers, puissances intéressées pour le contrôle des richesses). Une partie importante de leur diaspora leur est hostile. Très attaqués, c'est tout naturellement que certaines personnes caressent le voeu de voir leurs régimes s'effondrer.

Comparons un peu ces pays d'Afrique centrale à l'Egypte, la Tunisie et la Libye. En ce qui concerne par exemple, les libertés et la démocratie. L'Egypte est un pays sous état d'urgence depuis 1967, au nom de la lutte contre le terrorisme. En Tunisie, aucune forme de liberté n'était accordé, le peuple était muselé, les militants associatifs et des droits de l'homme étaient emprisonnés. En Libye, ni liberté, ni démocratie, ni élection pluraliste, ni constitution, ni droit quelconque n'est concédé par le régime du colonel KADHAFI depuis 42 ans. Tout cela est loin d'être le cas dans les pays d'Afrique centrale. Les libertés (liberté de presse, de réunion et de manifestation) y sont plutôt garanties. L'exercice d'un minimum de pluralisme démocratique est réelle. Même si, ici et là, des partis d'opposition peinent à passer dans les médias d'état. Ce qui évidemment n'est pas acceptable. Ces quelques acquis sont le fruit du vent de la démocratie qui avait soufflé au début des années 1990 en Afrique subsaharienne, pas au maghreb. Par contre, ce vent n'a pas amélioré les conditions de vie des populations, d'accès à l'emploi des jeunes etc. C'est justement sur ces questions que l'attente est grande, que les populations attendent un avenir beaucoup plus meilleur. De ce point de vue, l'aspiration à de meilleures conditions de vie au maghreb est identique à celle des peuples d'Afrique subsaharienne.



En définitive, le vent de révolte populaire ne passera peut-être pas au sud du sahara à cause des petites avancées démocratiques existantes de ce côté du continent. Par contre, l'amélioration de la gouvernance publique et des conditions de vie, deviennent des éléments tests que la population va désormais scruter sans faillir. Le temps de l'action est donc véritablement arrivé.

mercredi 23 février 2011

Que faire encore pour sauver la Côte d'ivoire du naufrage ?





On en parle plus assez dans les médias. Même sur les forums - internet où la discussion était souvent vive, l'actualité de la Côte d'ivoire semble avoir disparu des écrans radars de l'actualité. Les révoltes populaires de Tunisie, d'Egypte et surtout celle plus sanglante qui se déroule actuellement en Libye occupent les médias dans leur ensemble. On ne peut le reprocher à quiconque, c'est la dure loi du traitement de l'information: On s'occupe d'abord de l'actu à chaud. Et comme du côté d'Abidjan, c'est l'enlisement, les caméras et les envoyés spéciaux des grands organes de presse sont partis.

On ne parle donc plus assez de la Côte d'ivoire. Et pourtant, ce pays se rapproche petit à petit du naufrage. Au regard des événements des derniers jours, on est en droit en tant qu'ivoiriens et africains de bon sens, de s'en inquiéter. La crise s'aggrave, les violences se multiplient, proportionnellement à l'intransigeance des deux camps. Les populations fuient les zones de violences (voir photo n°2). Ni Alassane OUATTARA, ni Laurent GBAGBO, les deux hommes qui se réclament président de la république, ne semble donner le sentiment de vouloir une sortie de crise pour sauver leur pays. Les nombreuses personnes mortes, le blocage du pays, l'insécurité grandissante et la guerre qui approche, ne semblent pas les émouvoir. Ils campent sur leur position.

La dernière médiation, celle des quatre chefs d'état mandatés par l'union africaine semble avoir échoué ce 23 février 2011 à Abidjan. Le président burkinabé, Blaise COMPAORE, n'ayant pas fait le déplacement; le camp GBAGBO l'ayant déclaré "persona non grata" à cause de sa proximité supposée avec les ex-rebelles des forces nouvelles, soutiens affichés d'Alassane OUATTARA. Ce sont donc Jakaya KIKWETE (Tanzanie), Jacob ZUMA (Afrique du sud), Idriss DEBY ITNO (Tchad) et Mohamed Ould ABEL AZIZ (Mauritanie), accompagnés du président de la commission de l'union africaine, Jean PING, qui se sont rendus en Côte d'Ivoire. Ils n'ont pas réussi à obtenir la moindre avancée. Devant la difficulté de la tâche, ils ont avancé deux solutions, qui peut-être ne sont pas les meilleures. Mais elles pouvaient aider à sortir de la crise. Les quatre chefs d'état ont proposé l'organisation de nouvelles élections (particulièrement un nouveau second tour), mais les deux rivaux ont rejetté l'idée. Ensuite, ils ont alors suggéré un partage du pouvoir : l'un des deux hommes pourrait être président et l'autre vice président pendant deux ans, puis ils échangeraient les rôles. Là aussi, il semble que ni Alassane OUATTARA, ni Laurent GBAGBO, n'a accepté. Les médiateurs sont donc repartis, sans faire la moindre déclaration. Les deux rivaux ont donc acté, sans le dire clairement, le fait qu'il faut passer à un autre type de confrontation pour trouver des solutions. C'est cela qui est désespérant. Comment des gens aussi instruits, des hommes d'état, à l'abri du besoin financier pour eux et leur progéniture, peuvent-ils décider de bloquer leur pays, de créer les conditions de pertes de vies humaines, de démolir la vie et l'avenir du bas peuple, qui peine à se nourrir ou à se soigner ?

Tout en déplorant les ingérences illégitimes et maladroites des états occidentaux et les pièges légalement mis en place par les deux parties (organisation des élections et proclamation des résulats par la commission électorale, validation définitive de ceux-ci par la cour constitutionelle), il faut avouer que le refus de Laurent GBAGBO, perdant objectif de l'élection présidentielle, de quitter le pouvoir sera lourd de sens. Il ne faudrait pas que l'on soit surpris demain, que dans d'autres pays africains, on voit le perdant d'une élection refuser de quitter le pouvoir en se servant de tous les prétextes et de conduire ainsi son pays vers le naufrage. Les tenants de l'afro-pessimisme, de quelque origine qu'ils soient, se sentent ainsi confortés.

dimanche 20 février 2011

La bataille de l'assainissement des villes congolaises.



"Il est de la responsabilité de chacun et de tous, d'améliorer sans cesse la société dans laquelle nous vivons". Cette phrase d'un homme politique congolais de premier plan cadre bien avec les préoccupations d'aujourd'hui en matière d'urbanisation et d'évacuation des eaux à Brazzaville et à Pointe-Noire.



De mémoire de brazzavillois ou de ponténégrins, cela ne s'était pas produit depuis de nombreuses années. Les habitants de ces deux grandes villes congolaises avaient l'habitude de voir, en temps de pluie, les rivières débordées de leurs lits, inondant les rues et les habitations les plus proches, rendant difficile la circulation. Mais cela ne conduisait pas aux immenses dégâts causés par les fortes pluies de la fin janvier et du début du mois de février. Inondations importantes dans certains quartiers de Brazzaville comme Moungali et Ouenzé, aux abords de la rivière madoukou tsiékélé. Les images du journal de la télévision nationale, Télé Congo, du 31 janvier 2011, ont montré le désarroi des populations. A Pointe-Noire, un scénario similaire beaucoup plus grave s'est également produit dans certains quartiers, après les grandes pluies du 6 février 2011. Là aussi, des images ont montré l'ampleur du désastre et la difficulté des habitants. Une partie du centre ville était impraticable pour les motards et les piétons (photo ci-dessus).



Ces pluies qui ne sont pas une nouveauté dans un pays qui connaît une forte pluviométrie ont remis en surface l'éternel problème de l'évacuation des eaux, de l'assainissement et plus globalement, de l'urbanisation non maîtrisée des villes congolaises. D'année en année, le problème demeure. Plutôt que de perdre son temps à polémiquer, à faire le constat, à critiquer et à moquer les pouvoirs publics en se passant les images de ces inondations sur Internet, on ferait mieux d'agir. C'est toujours tellement facile de critiquer.



L'état, les municipalités, les riverains organisés en association de quartier devraient pouvoir s'entendre pour agir. C'est le premier palier de l'action qui doit être compléter par quelque chose de plus grand. A l'image du programme volontariste de municipalisation accéléré qui emmène des infrastructures de qualité dans les départements, quoi qu'on pense certains esprits; l'état ferait bien de lancer un plan d'assainissement des villes pour prévenir ces inondations. Cela est tellement coûteux qu'il paraît difficile que les mairies puissent disposer des moyens humains et financiers nécessaires pour y faire face.


jeudi 17 février 2011

Owando accueille la 6e édition des "tam-tam" d'or.


Ce 19 février, les passionnés de musique au Congo ont un rendez-vous important. La ville d'Owando abrite pour la seconde année consécutive, la 6e édition des tam-tam d´or, les victoires de la musique congolaise. Imaginés et organisés par Médard MILANDOU NSONGA, les tam-tam d'or constituent l´un des événements culturels les plus importants du Congo. Ils récompensent les musiciens congolais et étrangers qui se sont distingués tout au long de l'année dans différentes catégories. Meilleure chanson, meilleur orchestre, meilleure chanson étrangere, révélation etc.

C´est le complexe Mombo beach, une infrastructure touristique de haute qualité sur les bords du fleuve Kouyou, qui abritera l´événement devant une foule de mélomanes d'Owando. Cette ville qui en passe de devenir la capitale culturelle du Congo, vu le nombre de concerts musicaux qui y ont lieu dans l'année, sera de nouveau sous les feux des projecteurs, des médias nationaux et étrangers. Le propriétaire du complexe Mombo beach, Bonaventure ENGOBO, ne manque pas une occasion pour attirer sur ses terres, les grandes stars de la musique africaine. Le public de la ville, heureusement, répond toujours présent. C'est donc normalement que l'équipe des tam-tam d'or revient dans cette belle petite ville du département de la cuvette.

La précédente édition, en 2010, avait couronné de nombreuses stars internationales comme le rappeur PASSI, Aïcha KONE, MBILIA Bel, Simaro LUTUMBA. Mais aussi des valeurs de la musique congolaise comme Roga-Roga (photo ci - dessus), Jackson BABINGUI, un musicien de la diaspora de france. La liste des nominés 2011 a été dévoilé récemment. Donnons nous rendez-vous la semaine prochaine pour commenter la liste de ceux qui seront primés.

samedi 12 février 2011

Football : AC Léopards de Dolisie qualifiée pour les 16e de finale de la coupe de la CAF



Parlons de foot, de football congolais. Une bonne nouvelle est tombée ce samedi 12 février 2011. L'AC Léopards de Dolisie (2e photo) s'est qualifiée pour les 16e de finale de la coupe de la CAF (confédération africaine de football) en battant sur le score de deux buts à zéro, Etincelles du Rwanda. Les bonnes nouvelles sont tellement rares dans la famille du football congolais, que celle-ci mérite d'être soulignée. L'équipe congolaise avait pourtant mal commencée la compétition en concédant un match nul, un but partout, lors du match aller à Dolisie, le 28 janvier 2011. Les joueurs de Dolisie se sont donc bien repris pour ce match retour. Ils se sont imposés à l'extérieur grâce à deux réalisations d'Eric NIEMBA et de Bienvenu KOMBO. Pour plus d'informations, cliquez sur le lien (en anglais) ci après http://www.newtimes.co.rw/index.php?issue=14535&article=8767



Cela fait quelques années que les équipes congolaises peinent à passer le tour qualificatif d'une compétition africaine de football. Ils échouent régulièrement dès le premier tour. Pour la deuxième année consécutive, l'AC Léopards de Dolisie franchi cette étape. L'équipe aux couleurs vertes et blanches, confirme ainsi tout le bien que beaucoup de sportifs congolais pensent d'elle. Elle ne cesse d'occuper des places honorables et d'engranger les trophées dans les compétitions nationales. Vice champion en 2009 et 2010, vainqueur de la coupe nationale également en 2009 et 2010, l'AC Léopards de Dolisie est l'équipe de football congolais qui monte.



Près de 60 ans après sa création en 1952 par Daniel MABA, menuisier à la mission catholique de Dolisie, l'AC Léopards qui s'appelait Chat noir à cette époque, continue de progresser. Pourvu que cela puisse durer! Un homme est à la base de ce renouveau. C'est son président, Rémy AYAYOS IKOUNGA (1ère photo), à la tête de l'équipe depuis 2007. Il a réussi en si peu de temps, d'en faire une des équipes phares du football congolais. Avec de la volonté et beaucoup de moyens (humains et financiers), L'AC Léopards est devenu un club à succès, qui collectionne les victoires et draine les foules. La sous région de l'Afrique centrale commence à le connaître puisqu'en deux saisons, les joueurs de Dolisie ont éliminé une équipe de Guinée équatoriale et du Rwanda. Ils s'étaient fait volé la qualification pour les 8e de finales de l'édition de 2010 par une équipe camerounaise, grâce un trio arbitral partial et incompétent.



Les bienfaits de l'action du "président Rémy", comme l'appellent ses proches, ne sont pas uniquement footballistiques. Depuis que les victoires sont au rendez-vous du côté de Dolisie, la capitale du département du niari revit. Les veilles et jours des matchs de coupe d'Afrique ou du championnat national, la ville parée aux couleurs vertes et blanches, redevient joyeuse et vivante. L'arrivée massive des supporters, des officiels de la CAF ou de la fédération nationale, des journalistes et des sportifs redonne une activité à la ville de Dolisie. Les petis commerces, les bars et les "ngandas", les hôtels, les taxis, les marchés, retrouvent une activité plutôt intéressante. De quoi vraiment réveiller la belle cité de Dolisie, qui s'était endormie depuis la guerre civile de 1999 et la fin des activités économiques de l'un des grands employeurs de la ville, la SOCOBOIS (société congolaise des bois), quelques années plus tard. Comme quoi, le football peut aider à réveiller et à recréer une dynamique dans une petite cité.



Souhaitons pour toutes ces raisons, un bon parcours à l'AC Léopards de Dolisie pour cette édition 2011 de la coupe de la CAF. Une place en quart de finales, voire en demi finales ferait beaucoup de bien au football congolais et aux dolisiens. Bonne chance donc au président Rémy AYAYOS IKOUNGA et à son équipe !

jeudi 10 février 2011

Jean Claude IBOVI, un député qui relaye les attentes des populations et qui parle vrai.


Pour peu que l'on soit un observateur averti de l'actualité politique congolaise, on aura remarqué une personnalité, Jean Claude IBOVI, qui par ses déclarations et prises de position, attire positivement l'attention.



Il y a dans les grandes démocraties occidentales, des prix qui sont décernés chaque année aux hommes politiques pour saluer leur action, leur engagement et leur professionnalisme. En France, cela s'appelle les prix du trombinoscope : personnalité politique, révélation, député, ministre, chef d'entreprise etc. Si cela avait existé au Congo Brazzaville, Jean Claude IBOVI, député à l'assemblée nationale, président du mouvement pour la démocratie et le progrès (MDP), aurait sans doute été primé. Pourquoi ? Parce que son action et son professionnalisme politique sont exemplaires. Formation professionnelle gratuite pour les jeunes de sa circonscription électorale de Talangaï à Brazzaville, insertion et placement de ceux-ci sur le marché du travail, soutien financier et matériel du club Abo sport (handball féminin et ndzango) dont il est le président, actions sociales diverses, etc.



Mais c'est surtout à cause de son parler vrai qu'il mérite d'être regardé et écouté avec intérêt. Tout en étant membre de la majorité présidentielle, il ne manque pas de rappeler à son camp les nombreuses attentes des populations, l'obligation de résultats sur les questions sociales, l'amélioration de la gouvernance des affaires publiques etc. Sans chercher à affaiblir sa famille politique, il ne manque pas de l'interpeller, de l'inviter à améliorer sa gouvernance pour répondre aux attentes des citoyens. Il joue là le rôle que devrait jouer, sans forcément prendre parti, la société civile ou les corps intermédiaires comme l'armée ou les intellectuels.



C'est dans "La semaine africaine", journal catholique dont la longévité et la qualité traduisent le sérieux, que l'on découvre les déclarations intéressantes de Jean Claude IBOVI. Voici un extrait de la toute dernière, faite le 5 février 2011 devant les électeurs de sa circonscription :"Le jour où les congolais sauront se soigner, sauront envoyer leurs enfants à l'école, sauront avoir l'eau et l'électricité, le président Denis SASSOU NGUESSO aura accompli sa mission de léguer aux futures générations, un pays prospère. C'est ça la paix sociale".






Je parlais de récompense, de "prix politique", au début de ce billet. Jean Claude IBOVI en a reçu un. C'est une récompense beaucoup plus importante qui lui a été décerné le 15 Août 2010 par le président de la république, Denis SASSOU NGUESSO, à l'occasion des festivités du cinquantenaire de l'indépendance. Tout un symbole. Il avait été fait officier dans l'ordre national du mérite. Ce qui est un signe, qui traduit sans doute l'attachement du président de la république congolais envers ce député qui parle vrai, qui dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas, qui relaye les attentes et les déceptions des populations. Il ne serait pas surprenant qu'un jour, il soit appelé à des fonctions plus importantes. C'est tout le bien qu'on peut lui souhaiter.

dimanche 6 février 2011

Des avancées significatives pour le projet de zones économiques spéciales au Congo.

(Ce billet vient de paraître dans les dépêches de Brazzaville du 9 Février)

Les congolais, de l'intérieur et de l'étranger, s'étaient beaucoup interrogé sur la création du ministère des zones économiques spéciales en septembre 2009. Beaucoup se demandaient si ce n'est pas un strapontin monté de toutes pièces pour caser un ministre, en l'occurrence, Alain AKOUALA ATIPAULT. Les sceptiques, très nombreux, doutaient de la mise en route rapide des études et actions permettant l'existence de zones économiques spéciales au Congo. Certains médias (nationaux et étrangers) et la blogosphère congolaise, s'en étaient fait l'écho.

Une zone économique spéciale est un espace géographique dans lequel les lois économiques sont plus avantageuses (exonérations et facilités diverses) pour les entreprises, que celles pratiquées dans le reste du pays. Lorsqu'un pays crée de telles zones (zones franches, zones franches d'exportation...), c'est généralement pour attirer des investisseurs étrangers, créer de l'activité industrielle ou commerciale, et donc des emplois nouveaux. Au Congo, où l'économie repose sur l'exploitation du pétrole, le projet de zones économiques spéciales avait de quoi surprendre et susciter des doutes. Surtout que lors de la mandature précédente du président de la république, Denis SASSOU NGUESSO, de 2002 à 2009, pas grand chose n'avait été fait dans ce sens.

Près de 17 mois après la création du ministère des zones économiques spéciales, le temps a fait son oeuvre. Ou plutôt le travail accompli par ce département nouveau a payé. Le projet est en train de prendre forme. Les offres relatives aux études d'édification de ces zones ont été lancées. Le concept de zones économiques spéciales est devenu plus clair pour les observateurs et les citoyens. Plus personne, apparemment, ne doute désormais de l'édification future de ces zones économiques; la première sans doute à Pointe - Noire. Le scepticisme réside désormais ailleurs, dans la capacité d'attirer les investisseurs pour ce projet. La fin de l'année 2010 a permis de lever un coin du voile à ce sujet. Des images de la télévision nationale congolaise et des articles de presse des médias étrangers (Jeune Afrique, L'Express de l'Ile Maurice, etc.), repris sur Internet, ont apporté les premières réponses concrètes: La signature d'un mémorandum économique entre le Congo et Singapour pour les investissements dans les zones économiques spéciales, la conclusion d'un second accord le 22 décembre 2010 entre le Congo et l'Ile Maurice, la présentation au président de la république d'une maquette d'une zone industrielle et commerciale par des investisseurs brésiliens etc.

L'intérêt de diversifier l'économie d'un pays n'est plus à démontrer, surtout quand celle-ci repose sur le pétrole, une richesse tarissable. C'est en cela que le projet congolais de zones économiques spéciales est une bonne idée. Je reprends là en substance, les propos tenus à Brazzaville par Marie Françoise MARIE NELLY, la directrice des opérations de la banque mondiale pour le Congo, le 4 février 2011 . Cliquer sur le lien ci-après.

Cela est connu. Les zones économiques spéciales mises en place en 1979 à Schenzen en Chine (notre photo), par Deng XIAOPING, sont à la base du boom économique de ce pays. Plus près du Congo, la bonne santé économique de l'île Maurice est en grande partie liée aux zones franches d'exportation spécialisées notamment sur le textile, installées dans les années 1980. Les avancées dans le projet de zones économiques spéciales congolaises sont encourageantes et porteuses d'espoir. En cela, l'action du ministre de tutelle, Alain AKOUALA ATIPAULT mérite d'être saluée.


vendredi 4 février 2011

Joseph KABILA = MOBUTU light, selon Jeune Afrique.


Je me suis procuré le dernier numéro de l'hebdomadaire Jeune Afrique, celui du 30 janvier 2011. Quelle n'a pas été ma surprise en lisant le 2e titre à la une. KABILA : MOBUTU light. François SOUDAN, le directeur de la rédaction, dans le premier article du dossier, essaye de démontrer que l'actuel président de la république démocratique du Congo (RDC), Joseph KABILA, est comparable à l'ancien président MOBUTU, "un zeste de démocratie en plus, une pincée de dictature en moins". Une série d'articles complète le dossier-événement, où rien de l'action de Joseph KABILA ne trouve grâce aux yeux de Jeune Afrique. Tout n'est que échec selon les auteurs des différents papiers. "Pays sinistré, gangrené par la corruption, miné par l'injustice, l'impunité et les injustices sociales". Atteintes aux droits de l'homme, chantiers des routes peu réussis etc.

Les lecteurs de Jeune Afrique ont dû être surpris par cette hargne, cette critique féroce, à laquelle l'hebdomadaire ne se livre pas quand il s'agit d'autres pays. Pour un journal qui fait beaucoup dans le publi-reportage, donc des reportages qui ne reflètent pas toujours la réalité, on est vraiment surpris.

Je ne suis pas fan de Joseph KABILA. Mais il suffit de regarder ce qu'il fait pour savoir qu'il n'est pas si mauvais, que ne veut le faire croire les 14 pages du dossier de Jeune Afrique. Quand on voit la liberté de ton des médias de la RDC, les débats télévisés à l'assemblée nationale où l'opposition se fait entendre et a fait de la capitale Kinshasa, une cité anti KABILA, on ne peut qu'être surpris qu'on dise de lui qu'il est autocratique, voire dictateur.

Une autre approximation dans la critique du journal Jeune Afrique. C'est l'isolement diplomatique. La RDC de KABILA va abriter le prochain sommet des chefs d'état de la francophonie en 2012. Pour un président isolé et autocrate, c'est quand même étonnant. Les présidents des démocraties francophones (France, Suisse, Canada) vont faire étape dans une république où "les journalistes seraient assassinés, les avocats menacés et les opposants brimés"? Successivement, Joseph KABILA a été président de la CEEAC (communauté économique des états d'Afrique centrale) et de la SADC, l'équivalent pour les pays d'Afrique australe. On peut multiplier les exemples pour critiquer l'argumentation de la rédaction du premier hebdomadaire africain d'actualité.

Jeune Afrique nous avait habitué à plus de modération et de justesse, surtout lorsqu'il écrit sur l'action des gouvernants africains. Il réussit toujours, de mon point de vue, à montrer les efforts et réalisations, et de temps en temps, de relever les manquements. Les détracteurs du journal, dont je ne suis pas, pensent que c'est de la complaisance envers des régimes aux résultats insuffisants. Peut- être ! Mais franchement sur Joseph KABILA, l'erreur de jugement est manifeste.

Pourquoi donc l'hebdomadaire Jeune Afrique a-t-il critiqué si durement Joseph KABILA, le président de la RDC ? La question mérite d'être posée. Si vous aimez lire l'actualité politique, faites un tour dans un kiosque à journaux. Procurez vous ce numéro, vous jugerez de vous même.


jeudi 3 février 2011

Se déplacer dans les villes africaines: l'exemple de Brazzaville.


Voici deux photos des bus de transport en commun, et des taxis de Brazzaville, au Congo. Appartenant tous à des privés, ils essayent d'offrir des solutions de transport dans une ville où se déplacer est devenu compliqué. L'urbanisation galopante, l'élargissement de la ville et l'absence d'un service public de transport en sont les principales causes.

Avec plus de 1,3 million d'habitants, la capitale congolaise a vu sa population augmenté rapidement au cours des dix dernières années. Et évidemment, se posent les problèmes que connaissent de nombreuses mégalopoles africaines : circulation, transport, logement, salubrité, traitement des déchets, absence des canalisations dans les quartiers nouvellement lotis provoquant des érosions etc. Ces difficultés sont tellement importantes que certains citoyens congolais, pensent qu'il faut bâtir une ville nouvelle de Brazzaville. Est-ce si facile de construire une ville nouvelle ? Pas si sûr. Les exemples réussies de villes nouvelles de plus d'un million d'habitant ne sont pas légion. C'est vrai qu'il y a Brasilia (Brésil), Dubaï (Emirats arabes unis) ou Ottawa (Canada). Ce sont là des pays qui ont une expérience de planification urbaine éprouvée. Par contre, de petites villes spécialisées peuvent être créer dans un rayon de 30 ou 40 Kms. Villes industrielles pour soutenir une activité productive comme les cités industriels des pays d'Europe. Villes satellites pour diminuer le surplus démographique de grands centres urbains comme les exemples réussis de l'agglomération parisienne (Marne La Vallée, Cergy-Pontoise ou Saint-Quentin en yvelines). Ou encore des villes universitaires, accolées à un campus universitaire. Djiri, au nord de Brazzaville, qui doit accueillir une nouvelle université d'ici quelques années, pourrait en être. Le débat reste ouvert. Il rebondira au regard des problèmes des grandes agglomérations congolaises, Pointe-Noire et Dolisie, compris.

Revenons au transport, l'une des fonctions importantes d'une ville, pour que je vous recommande un bon livre (voir la couverture ci- haut) écrit par Gaston MBEMBA NDOUMBA : "Transports urbains publics et privés au Congo". "L'auteur y expose les problèmes de transports publics dans la capitale congolaise. Le système privé, bien qu'inadapté à une capitale du XXIe siècle, permet de palier les insuffisances" et les difficultés.

Bonne lecture !