vendredi 4 février 2011

Joseph KABILA = MOBUTU light, selon Jeune Afrique.


Je me suis procuré le dernier numéro de l'hebdomadaire Jeune Afrique, celui du 30 janvier 2011. Quelle n'a pas été ma surprise en lisant le 2e titre à la une. KABILA : MOBUTU light. François SOUDAN, le directeur de la rédaction, dans le premier article du dossier, essaye de démontrer que l'actuel président de la république démocratique du Congo (RDC), Joseph KABILA, est comparable à l'ancien président MOBUTU, "un zeste de démocratie en plus, une pincée de dictature en moins". Une série d'articles complète le dossier-événement, où rien de l'action de Joseph KABILA ne trouve grâce aux yeux de Jeune Afrique. Tout n'est que échec selon les auteurs des différents papiers. "Pays sinistré, gangrené par la corruption, miné par l'injustice, l'impunité et les injustices sociales". Atteintes aux droits de l'homme, chantiers des routes peu réussis etc.

Les lecteurs de Jeune Afrique ont dû être surpris par cette hargne, cette critique féroce, à laquelle l'hebdomadaire ne se livre pas quand il s'agit d'autres pays. Pour un journal qui fait beaucoup dans le publi-reportage, donc des reportages qui ne reflètent pas toujours la réalité, on est vraiment surpris.

Je ne suis pas fan de Joseph KABILA. Mais il suffit de regarder ce qu'il fait pour savoir qu'il n'est pas si mauvais, que ne veut le faire croire les 14 pages du dossier de Jeune Afrique. Quand on voit la liberté de ton des médias de la RDC, les débats télévisés à l'assemblée nationale où l'opposition se fait entendre et a fait de la capitale Kinshasa, une cité anti KABILA, on ne peut qu'être surpris qu'on dise de lui qu'il est autocratique, voire dictateur.

Une autre approximation dans la critique du journal Jeune Afrique. C'est l'isolement diplomatique. La RDC de KABILA va abriter le prochain sommet des chefs d'état de la francophonie en 2012. Pour un président isolé et autocrate, c'est quand même étonnant. Les présidents des démocraties francophones (France, Suisse, Canada) vont faire étape dans une république où "les journalistes seraient assassinés, les avocats menacés et les opposants brimés"? Successivement, Joseph KABILA a été président de la CEEAC (communauté économique des états d'Afrique centrale) et de la SADC, l'équivalent pour les pays d'Afrique australe. On peut multiplier les exemples pour critiquer l'argumentation de la rédaction du premier hebdomadaire africain d'actualité.

Jeune Afrique nous avait habitué à plus de modération et de justesse, surtout lorsqu'il écrit sur l'action des gouvernants africains. Il réussit toujours, de mon point de vue, à montrer les efforts et réalisations, et de temps en temps, de relever les manquements. Les détracteurs du journal, dont je ne suis pas, pensent que c'est de la complaisance envers des régimes aux résultats insuffisants. Peut- être ! Mais franchement sur Joseph KABILA, l'erreur de jugement est manifeste.

Pourquoi donc l'hebdomadaire Jeune Afrique a-t-il critiqué si durement Joseph KABILA, le président de la RDC ? La question mérite d'être posée. Si vous aimez lire l'actualité politique, faites un tour dans un kiosque à journaux. Procurez vous ce numéro, vous jugerez de vous même.


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