dimanche 6 février 2011

Des avancées significatives pour le projet de zones économiques spéciales au Congo.

(Ce billet vient de paraître dans les dépêches de Brazzaville du 9 Février)

Les congolais, de l'intérieur et de l'étranger, s'étaient beaucoup interrogé sur la création du ministère des zones économiques spéciales en septembre 2009. Beaucoup se demandaient si ce n'est pas un strapontin monté de toutes pièces pour caser un ministre, en l'occurrence, Alain AKOUALA ATIPAULT. Les sceptiques, très nombreux, doutaient de la mise en route rapide des études et actions permettant l'existence de zones économiques spéciales au Congo. Certains médias (nationaux et étrangers) et la blogosphère congolaise, s'en étaient fait l'écho.

Une zone économique spéciale est un espace géographique dans lequel les lois économiques sont plus avantageuses (exonérations et facilités diverses) pour les entreprises, que celles pratiquées dans le reste du pays. Lorsqu'un pays crée de telles zones (zones franches, zones franches d'exportation...), c'est généralement pour attirer des investisseurs étrangers, créer de l'activité industrielle ou commerciale, et donc des emplois nouveaux. Au Congo, où l'économie repose sur l'exploitation du pétrole, le projet de zones économiques spéciales avait de quoi surprendre et susciter des doutes. Surtout que lors de la mandature précédente du président de la république, Denis SASSOU NGUESSO, de 2002 à 2009, pas grand chose n'avait été fait dans ce sens.

Près de 17 mois après la création du ministère des zones économiques spéciales, le temps a fait son oeuvre. Ou plutôt le travail accompli par ce département nouveau a payé. Le projet est en train de prendre forme. Les offres relatives aux études d'édification de ces zones ont été lancées. Le concept de zones économiques spéciales est devenu plus clair pour les observateurs et les citoyens. Plus personne, apparemment, ne doute désormais de l'édification future de ces zones économiques; la première sans doute à Pointe - Noire. Le scepticisme réside désormais ailleurs, dans la capacité d'attirer les investisseurs pour ce projet. La fin de l'année 2010 a permis de lever un coin du voile à ce sujet. Des images de la télévision nationale congolaise et des articles de presse des médias étrangers (Jeune Afrique, L'Express de l'Ile Maurice, etc.), repris sur Internet, ont apporté les premières réponses concrètes: La signature d'un mémorandum économique entre le Congo et Singapour pour les investissements dans les zones économiques spéciales, la conclusion d'un second accord le 22 décembre 2010 entre le Congo et l'Ile Maurice, la présentation au président de la république d'une maquette d'une zone industrielle et commerciale par des investisseurs brésiliens etc.

L'intérêt de diversifier l'économie d'un pays n'est plus à démontrer, surtout quand celle-ci repose sur le pétrole, une richesse tarissable. C'est en cela que le projet congolais de zones économiques spéciales est une bonne idée. Je reprends là en substance, les propos tenus à Brazzaville par Marie Françoise MARIE NELLY, la directrice des opérations de la banque mondiale pour le Congo, le 4 février 2011 . Cliquer sur le lien ci-après.

Cela est connu. Les zones économiques spéciales mises en place en 1979 à Schenzen en Chine (notre photo), par Deng XIAOPING, sont à la base du boom économique de ce pays. Plus près du Congo, la bonne santé économique de l'île Maurice est en grande partie liée aux zones franches d'exportation spécialisées notamment sur le textile, installées dans les années 1980. Les avancées dans le projet de zones économiques spéciales congolaises sont encourageantes et porteuses d'espoir. En cela, l'action du ministre de tutelle, Alain AKOUALA ATIPAULT mérite d'être saluée.


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