dimanche 10 avril 2011

L'union africaine, Zuma, Sassou Nguesso et les autres, en médiation en Libye.


Finalement, l'union africaine existe. Et elle travaille. Ce qui en soi est une bonne nouvelle pour les patriotes africains. Depuis que la crise a éclaté en Libye, il est de bon ton de moquer l'organisation panafricaine. On nous a dit "qu'elle laissait faire", qu'elle a gardé le silence parce que "le colonel Mouammar Kadhafi était l'un des grands donateurs" de nombreux états et des projets africains etc. Les critiques, parfois relayées par les africains eux mêmes, sont allés loin . Jean Ping, le président de l'union africaine ayant été jugé incapable de faire quoi que ce soit dans la crise libyenne.

Le 17 mars 2011, les pays occidentaux, la France en tête, au mépris des actions en cours au sein de l'union africaine, décident d'adopter une résolution au conseil de sécurité de l'Onu. Celle-ci autorise des frappes aériennes pour imposer une zone d'exclusion aérienne. 10 pays sur les 15 que comptent le conseil de sécurité votent en sa faveur, y compris trois pays africains, sans doute influencés par les puissances comme les USA, la Grande Bretagne et la France. Alors que l'union africaine vient de mettre en place un comité de médiation. La "diplomatie m'as tu vu" ou "diplomatie du mégaphone", celle du président Nicolas Sarkozy, venait de triompher. On allait voir ce qu'on allait voir: Quelques jours, voire quelques semaines, suffiraient pour faire plier le régime de Mouammar Kadhafi. Bombardement après bombardement, les forces occidentales emmenées par l'Otan peinent à assurer la victoire des insurgés. Les forces loyalistes libyennes résistent. Nous en sommes là aujourd'hui. C'est presque l'enlisement dans le conflit, les pays alliés et les occidentaux ne savent plus comment régler la crise. Ils semblent comprendre que les frappes aériennes ne suffiront pas pour chasser le colonel Kadhafi du pouvoir .

Du coup, les pays occidentaux redécouvrent les vertus du dialogue politique pour trouver des solutions au conflit libyen. La "diplomatie du mégaphone" ne semble plus de mise, même si Bernard Henri Lévy, le médiatique philosophe français, est allé encore se balader du côté de Misrata, la troisième ville libyenne. Les forces alliées qui bombardent la Libye viennent donc de redécouvrir l'union africaine. Ils s'aperçoivent qu'elle n'était pas aux abonnés absents, qu'elle travaille en coulisse, sans faire de bruit, ni fanfaronner devant les médias. C'est justement ce travail qui vient d'aboutir à la mission du comité de médiation de l'union africaine à Tripoli ce dimanche 10 Avril. Les chefs d'états africains, médiateurs dans la crise libyenne, Jacob Zuma (Afrique du sud), Denis Sassou Nguesso (Congo); notre photo ci-dessus; Amadou Toumani Touré (Mali) et Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie), sont tous les quatre en Libye. Sans doute, en accord avec l'Otan et les pays alliés impliqués dans les bombardements. Ils doivent s'entretenir avec Mouammar Kadhafi , mais aussi avec les insurgés à Benghazi, pour obtenir une cessation des hostilités. Et engager un processus de dialogue, visant à régler le conflit sur le plan politique. Vont-ils réussir ? Ce n'est pas sûr au regard de la méfiance affichée des insurgés de Benghazi à l'endroit de l'union africaine.

Au moins, en tant qu'africain, je me réjouis de voir l'union africaine au travail, à la recherche de solutions à la crise, au lieu d'assister aux rodomontades et interventions françaises dans les crises ivoiriennes et libyennes. Vu le nombre d'injonctions du gouvernement français, on aurait pu croire que ces conflits se déroulent dans l'hexagone. Un coup, il reconnaît de façon précoce les insurgés libyens. Une autre fois, il exige une lettre écrite et signée pour la reddition de Laurent Gbagbo en Côte d'ivoire, etc. L'ingérence du président français Nicolas sarkozy, les déclarations "donneuses de leçons " de ses ministres, Alain Juppé (affaires étrangères) et Gérard Longuet (défense), sont franchement inacceptables. Quoi que l'on pense de Laurent Gbagbo ou de Mouammar Kadhafi, qui heureusement, n'ont pas le soutien de tous les africains !

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