jeudi 26 juin 2014

Un bel hommage rendu à Paris, à l'écrivain Jean Baptiste TATI-LOUTARD

A l’approche du 5e anniversaire de la mort de Jean-Baptiste Tati Loutard, la Maison de l’Afrique à Paris a été le premier lieu d'un hommage à l’illustre écrivain congolais à l’initiative de Rudy Malonga
Groupe d'écrivains à la sortie de l'hommage à Jean-Baptiste Tati Loutard le 21 juin 2014 à Paris / Quartier latinLe samedi 21 juin, avec deux semaines d’avance sur l’anniversaire du départ de Jean-Baptiste Tati Loutard, disparu le 4 juillet 2009 à Paris, une cinquantaine de personnes a pu assister à la conférence débat consacrée à l’un des auteurs qui a porté haut les couleurs de la littérature congolaise.
Autour du thème « Jean-Baptiste Tati Loutard, quatre décennies en littérature », la rencontre culturelle a permis à l’assistance de revisiter l’œuvre et le parcours de l’écrivain, de mesurer son empreinte sur la littérature congolaise, de saluer son action pour la promotion de la culture congolaise, de relire quelques-uns de ses poèmes comme « Eve congolaise », « Baobab », « A un chanteur mort » et de débattre sur ces thèmes.
Récipiendaire du Grand prix littéraire d'Afrique noire, Africa Okigbo Prize for Poetry, Tchicaya U'Tamsi, Simba, Jean-Baptiste Tati Loutard a eu une carrière littéraire de haut vol qui ne tombera pas dans l’oubli. Il nous a laissé le riche héritage de dix recueils de poèmes, trois recueils de nouvelles, deux romans, un essai et une anthologie, a rappelé Rudy Malonga, organisateur et modérateur de l'événement, dans son mot introductif.  
La première table–ronde animée par les écrivains Marie Françoise Moulady et Jean Aimé Dibakana s’est articulée autour de la vie, l’œuvre et l’intemporalité des scènes de vie congolaises dans l’écriture de Jean Baptiste Tati Loutard. Le parcours scolaire et l’itinéraire professionnel de l’écrivain ont été évoqués pour mettre en lumière son rôle dans la fratrie de la littérature congolaise de l’époque, fratrie constituée entre autres par les écrivains Sylvain Bemba, Henri Lopes, Maxime Ndebeka, Emmanuel Dongala, qui a fonctionné comme un groupe d’idées et de relecture de manuscrits, accompagnant et facilitant l’éclosion de talents d’écrivains comme Sony Labou Tansi.
L’occasion était tout indiquée pour se pencher sur les thèmes abordés dans ses nouvelles et dans le roman « Le Masque de chacal », publié en 2006, dans lequel l’auteur peint à sa manière la société congolaise : scènes de vie courantes (cupidité, infidélité, mise au placard d’un journaliste qui aurait mal présenté le journal,…) d’une actualité saisissante encore aujourd’hui.
À travers les œuvres poétiques de l’écrivain, Noël Kodia Ramata et Aimé Eyengué ont démontré à quel point le pays natal constitue l’un des ressorts de la poésie de l’homme de Ngoyo et son patriotisme. Jean-Baptiste Tati Loutard a écrit des poèmes sur la mer, la terre des ancêtres, le fleuve, etc.  De nombreux poèmes ont été lus dont certains peu connus, traduits en langue roumaine, extraits de l’anthologie « Du Congo au Danube » de Marilena Lica-Massala, parue en 2011.
Liss Kihindou a poursuivi, honorant la mémoire de l’auteur prolixe qui a beaucoup fait pour la littérature. Par son expérience poétique et ses aphorismes, il est l’un des rares écrivains congolais à avoir consacré dans son œuvre une place considérable « à la réflexion et la méditation sur la création artistique comme élément primaire du réel du créateur ». Sa communication, empruntant à plusieurs reprises les mots de l’écrivain congolais, était un bel hommage au « farfouilleur des étoiles et fouilleur des ombres » qu’il a été.
Le poème de Jean-Baptiste Tati Loutard « A un chanteur mort », dédié à Franklin Boukaka, musicien congolais disparu trop tôt, a permis de composer la musique qu’il a aidée à promouvoir en tant que ministre de la Culture et président de l’UNEAC (Union nationale des écrivains et artistes du Congo). L’occasion était idéale, en ce 21 juin, fête de la musique, pour que Jackson Babingui lui rende à son tour hommage en entonnant, avec le talent qui le caractérise, « Ata ozali vili, ata mungala, ata mokongo » de Franklin Boukaka. Joie et émotion ont irradié alors toute l’assistance. Ainsi s’est achevée, en cette superbe journée d’été, la rencontre-hommage à Jean-Baptiste Tati Loutard.    Séquence d'une des table-rondes dédiées à l'hommage à Jean-Baptiste Tati Loutard le 21 juin 2014 à Paris / Quartier latin
Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Groupe d'écrivains à la sortie de l'hommage à Jean-Baptiste Tati Loutard le 21 juin 2014 à Paris / Quartier latin Photo 2 : Séquence d'une des table-rondes dédiées à l'hommage à Jean-Baptiste Tati Loutard le 21 juin 2014 à Paris / Quartier latin Crédit photo : Rudy Pamphile Malonga

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