dimanche 9 janvier 2011

LAURENT GBAGBO devrait être seul et partir !


Dans le numéro 2607 de l'hebdomadaire "Jeune Afrique" du 26 décembre 2010, la romancière camerounaise, Calixthe BEYALA a répondu à Béchir BEN YAHMED, le patron dudit journal en publiant une lettre ouverte intitulée: "Non, GBAGBO n'est pas seul!". Calixthe BEYALA y défend de façon argumentée LAURENT GBAGBO dans la crise actuelle que traverse la Côte d'Ivoire.

J'imagine que de nombreux africains et les panafricanistes de tout bord, ont été heurté par cette défense de Laurent GBAGBO. J'en fais partie.

La romancière camerounaise avance deux grands arguments pour soutenir Laurent GBAGBO:
1. La non validation des résultats de l'élection par le conseil constitutionnel. Effectivement, celui-ci a plutôt a invalider les résultats de la commission électorale et proclamer la victoire de Laurent GBAGBO.

2. Le soutien affichés des états occidentaux à Alassane OUATTARA est la preuve du complot contre LAURENT GBABGO et la Côte d'Ivoire. Elle affirme :"OUATTARA est, pour les occidentaux, l'homme de confiance pour atteindre leurs objectifs dans le contrôle des richesses comme le pétrole. Pour lui faire revêtir le costume de président, ils sont prêts à tout". Le couplet de l'ingérence des occidentaux dans les affaires africaines est ainsi avancé.

On pouvait reconnaître une certaine vérité pour le premier argument si Calixthe BEYALA n'avait pas omis volontairement de dire que le conseil constitutionnel a annulé une grande partie des votes des régions nord de la Côte d'Ivoire, acquises à Alassane OUATTARA, pour inverser le cours des résultats et déclarer Laurent GBAGBO vainqueur. Le conseil constitutionnel parle de fraude massive, d'intimidation ou d'empêchement des électeurs de Laurent GBAGBO, pour justifier ces annulations. Peut-on sérieusement penser que du côté GBAGBO, il n'y a pas eu de problèmes, de fraudes, de votants plus nombreux que les inscrits, d'intimidations ? Cet argument ne tient donc pas la route. Le conseil constitutionnel a simplement agi ainsi pour maintenir au pouvoir Laurent GBAGBO. Il aurait dû au premier tour, faire la même chose sur les conditions d'élections dans les régions nord puisque des recours firent déposés. Il aurait alors été crédible.

L'argument du refus de l'ingérence de "la France et de ses acolytes" pour défendre Laurent GBAGBO n'est pas, non plus le bon. Ce sont les électeurs qui au premier tour, avaient mis Laurent GBAGBO en tête, Alassane OUATTARA deuxième et Henri Konan BEDIE, troisième. A ce moment là, tout le monde était content. Personne ne parlait de l'ingérence des occidentaux. Faisons un petit retour en arrière. Lorsqu'en 2000, après des résultats que le président putschiste, le général Robert GUEI ne voulait pas reconnaître; ces occidentaux avaient fait le choix, à juste titre de soutenir Laurent GBAGBO, parce qu'il était le réel vainqueur des élections de l'époque; lui et ses soutiens n'avaient rien trouvé à redire. Les mêmes occidentaux refont la même chose cette fois-ci, pour Alassane OUATTARA, le réel vainqueur des élections. Laurent GBABGO, après dix ans de présidence, a semblé méconnaître l'arithmétique ethnique et électorale de son pays, le poids démographique de ses opposants. Lui et ses soutiens ont semblé oublier l'évidence: la direction que prendraient les voix d'Henri Konan BEDIE au deuxième tour. Le camp GBAGBO s'est même fait doubler au sein de la commission électorale en ne s'inquiétant pas avant de sa composition. Laurent GBAGBO et ses soutiens se sont trompés sur toute la ligne. Ils refusent de le reconnaître.

En définitive, il est inquiétant de voir des africains, défenseurs de la démocratie, donner raison à Laurent GBAGBO. Car ci celui-ci arrive à se maintenir au pouvoir, ce sera le feu vert donné à de nombreux dirigeants qui demain se maintiendraient au pouvoir même s'ils sont battu. Il leur suffira comme lui aujourd'hui, de crier au complot orchestré par l'ONU et les états occidentaux, pour justifier leurs actes. C'est cela la mauvaise nouvelle pour la démocratie en Afrique.



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